LE KAVE SE REBIFFE

Bienvenue dans l'antre rebiffeuse branchée sur le courant alternatif de la KAVE.

Ce blog, à vocation citoyenne et collective, se veut participatif et coopératif en s'attelant au grand défrichage de ce monde !

Le partage est une arme de construction massive.

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vendredi 27 janvier 2017

CE QUE NOUS SOMMES, EN SOMME

"Il ne s'agit pas de se retrancher du monde, de s'enfermer dans une tour d'ivoire, il faut tout savoir, être informé de tout et pourtant rester critique comme si on ne savait rien." Tao tö King, de Lao-Tseu


Un vent d'Asie souffle au comptoir de la Kave, même si je n'ai pu m'empêcher d'y mettre un peu d'Amérique du sud avec la vidéo plus haut, le mélange des cultures, c'est ça qui bon.
La kave se conjugue au collectif participatif comme toujours.
Le texte, qui va suivre, est inspiré d'une traduction faite par +alain constantin d'après un écrit  de Lao Tseu, sous le titre "Chemins" ("#Dao) le livre du bon chemin, ou du juste cheminement.
Merci du travail Alain, bienvenue sur le zinc kaviste!



Ce que nous sommes, en somme.

Nous sommes
l'air que nous respirons, et qui nous inspire, invisible,
nous sommes le vent qui passe, et laisse quelques traces,
dans la poussière. Particules en suspension, traces.

Nous sommes
la pluie, et l'eau des rivières, le lac et l'océan,
la cascade qui murmure, et nuages vagabonds,
l'eau que nous buvons, qui circule, nous lave,
désaltère, nous abreuve, et nous maintient vivants.
Et nous déversons à foison lisiers et déchets divers,
dans cette eau trouble ou claire que nous buvons.

Nous sommes
le souffle du vent, qui ridule la surface de l'étang,
et fait chanter le feuillage des arbres, des saules
sous les nuages, des charmes et des trembles.
Et nous détruisons les forêts primaires, sans vergogne.

Nous sommes
les larmes et la souffrance, la peine et le deuil,
l'oubli et la mémoire. Et parfois la joie, les retrouvailles,
l'amour ou l'amitié, la douceur ou la tendresse,
bienveillance.

Nous sommes ce feu qui nous réchauffe, nous anime,
et nous brûle, ou parfois nous dévore.
Nous sommes du pays du soleil, venus des étoiles,
mais aussi rêveurs de nouvelles lunaisons.

Nous sommes l’orage qui se déchaîne, et ravage
les villages et les champs, désastre dans les vignes.
Nous sommes la guerre, et la colère, et la désolation.

Nous sommes l’épidémie et la folie, l’ordinaire maladie.
Nous sommes le feu nucléaire qui couve dans nos centrales,
et produit des scories indestructibles et mortelles.
Nous sommes l’indifférence,

Nous sommes chaque enfant mort dans l’indifférence,
de soif et de faim, d’épuisement, de misère.
Nous sommes les bons sentiments qui nous inondent,
les belles paroles vaines, le discours humanitaire.

Nous sommes nos rebuts et nos déchets,
nos chômeurs et nos vieillards, ceux que nous laissons
sur le bord de la route, nos poubelles pleines,
le vide même de nos poubelles, ordures.

Nous sommes l’horizon, qui sépare et réunit,
entre ciel et terre, le temps qui passe, celui qu’il reste,
entre nous autres, et l’autre, nous sommes les barbares
devant la barbarie, dans le miroir éblouis.

Nous sommes la terre et la matière, le temps et l’énergie,
nous sommes ce qui nous manque, et nous fait de désir,
nous sommes ces paroles oubliées, promesses vides,
nous sommes l’eau parcimonieuse de nos partages.

Nous sommes nos rêves délaissés, et nos réalités présentes.
L’immensité de nos richesses, de nos cultures,
de nos savoirs, de nos biens, et la pauvreté insoutenable
de l’humanité presque toute. Insondable mystère.

Nous sommes dépositaires de cette petite planète,
qui nous abrite, nous offre ressources et nourritures,
nourrira peut-être nos enfants, ou nos petits-enfants,
et deviendra un jour ultime destination. Humus.
Rien qui presse, cependant, rien d’urgent.

Nous sommes aussi la petite mélodie,
qui danse dans les collines, la fonte des neiges,
le printemps et les rires joyeux des enfants,
le passage des saisons et des ans,
le sourire doux du sage, la main tendue,
la musique des nomades,
la beauté du désert,
la rêverie du poète.

Nous sommes la vie qui chemine,
comme elle vient, comme elle peut.

Traduction: +alain constantin ***
Le texte intégral par Lao Tseu: 
https://fr.scribd.com/doc/215821242/Lao-Tseu-Chemins-v03-pdf


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