"Le capitalisme canalise les frustrations des hommes, les empile, comme il accumule le capital, et fait gonfler des bulles qui finissent par crever comme des bombes." Antimanuel d'économie de Bernard Maris
Parole de plume libérée est de retour au comptoir.
Elle avait envoyée sa lettre au Père capitaliste Noel, mais bizarrement, celle-ci est arrivée très en retard, on se demande pourquoi...
Lettre au Père Kpitaliste
Cher Père capitaliste,
J’ai dû être très sage cette année encore car tu m’as gâté,
Je n’en demandais pas tant et pourtant tu t’es surpassé,
J’avais bien quelques souhaits enfouis dans mes pensées...
Et pourtant, tu me surprends toujours autant.
Toujours plus de pub pour plus de choix, et si ça ne suffit pas, les piles de journaux dans nos boîtes aux lettres apportées difficilement par nos anciens pour compléter leur retraite...
Les merdias, tu utilises, pour mieux nous faire rentrer dans la bergerie, il y a aussi Facebook ou tweeter pour dire la messe à nos enfants.
Il faut être sur les réseaux pour être tendance et connaître l’hypocrisie virtuelle. Je me connecte donc pour que tu puisses liker et suivre mon flux pour mieux t’informer sur mes intentions.
C’est noël, alors paraît qu’on doit te passer commande, et pour cela tu mets tout en œuvre pour que je me procure tous ces biens inutiles qui m’enchaînent.
J’en parle alors à la vieille qui est en maison de retraite et qui attend juste mon passage, et à qui il reste quelques menues monnaies dans les bas de laine. Une petite sortie au parc et je repars avec un chèque.
J’en parle à tes collaborateurs costard cravate de la finance qui m'accueillent avec toujours plus de sourires.
J’en parle aux conseillers arnaqueurs de tes grands supermarchés qui proposent des facilités de paiements pour toujours mieux consommer.
Je n’ai que l’embarras du choix et c’est un peu grâce à toi…
Merci à toi de me permettre d’accéder à mes rêves avec une rapidité toujours plus capiteuse. Ce manège qui n’en finit pas de tourner et nous enivre un peu plus chaque année.
Il te suffit de claquer des doigts et de choisir un pays cible pour concrétiser mes souhaits.
Tu relèves alors les manches pour une poignée de dollars avec nos putes gouvernantes.
La machine est alors lancée, il faut produire et en masse pour couvrir le pied de nos sapins artificiels.
Choisis bien ton pays père capitaliste, celui qui te coûte le minimum et qui produit le maximum.
Une production d’enfants esclaves toujours plus nombreux sous le fouet de tes bourreaux.
Des conditions de travail déplorables permettant de réduire l’espérance de vie des braves travailleurs courbant le dos.
Des pollutions dans nos rivières, la prostitution de nos terres et le trafic dans nos ciels. Ce bel héritage que tu promets à nos enfants.
Merci donc pour tes investissements toujours plus importants qui te permettent de remplir tes bourses et de réduire toujours plus ce lien de soumission qui nous unit.
Mais on ferme les yeux car tu remplis nos tables pour noël, et nous fourre toujours plus les dindes. Quel farceur tu es, toi et tes beaux discours prônant la pornocratie dans nos pays.
Mais il faut croire que ça plaît car tu rassembles les moutons et leur montre le chemin menant à nulle part.
Quelle belle destination en ce jour de réunion où les selfies vont bon train de nos cerveaux enchaînés.
Bon voilà, j'espère que tu prendras en compte mes souhaits petit papa kapitaliste, à quel ordre dois-je te faire le chèque?
Parole de Plume Libérée le 24/12/2016
Accusé de réception du FMI le 3/01/2017