Coup de poker sur l'essence | Documentaire de Jean Crépu (France, 2018,
59mn)
[Arte Documentaire complet disponible jusqu'au 02 Février 2019]
Comment et pourquoi le cours du baril de brut s'est effondré entre 2014
et 2016, contre (presque) toute attente.
Entre économie et géopolitique,
une vertigineuse enquête dans le monde très fermé des rois du pétrole
pour comprendre les fluctuations des cours de l'or noir.
En septembre 2012, un jeune analyste français des marchés pétroliers,
Alexandre Andlauer, publie une étude choc, annonçant la chute prochaine
des cours du pétrole.
Une analyse à contre-courant alors qu'après le
troisième choc pétrolier, en 2008, qui a vu le cours du baril flamber à
près de 150 dollars, on agite plus que jamais la menace du "peak oil":
l’épuisement des ressources, redoutée depuis les années 1970. Pourtant,
dès la fin 2013, le monde regorge de pétrole, confirmant le scénario du
franc-tireur.
En deux ans, le baril de brut va perdre 70 % de sa valeur.
Différents facteurs ont contribué à ce "contre-choc" pétrolier, mais
Jean Crépu révèle ici le plus décisif : un bras de fer joué en
sous-main, et perdu, par l'Arabie saoudite, suivie à contrecoeur par ses
partenaires de l'Opep, contre leur rival américain et ses producteurs
de pétrole de schiste.
La flambée des cours après 2008 a en effet permis
aux États-Unis d'exploiter leurs immenses réserves en la matière, la
technologie très coûteuse d'extraction étant devenue accessible…
Un monde de brut
De la nouvelle ruée vers l'or du Texas, qui voit pousser les villas des
oil workers du schiste, aux bureaux feutrés des grands marchands de la
planète, entre Bourse de New York et les cercles très fermés du pouvoir
russe ou saoudien, Jean Crépu retrace comme un thriller cette formidable
partie de poker économique et géopolitique en nous ouvrant ses
coulisses.
La troisième manche a vu en 2018 la production américaine
égaler pour la première fois celle de Riyad, tandis que la Russie,
jusque-là observatrice, s'est rapprochée de l'Opep.
Mais alors que le
robinet du brut semble ainsi pouvoir couler longtemps encore, le
revirement amorcé par la Norvège, qui a choisi d'utiliser sa manne
pétrolière pour miser sur les énergies renouvelables, préfigure
peut-être l'avenir.
Car n'en déplaise à Donald Trump, le monde de
l’énergie, sous la menace du changement climatique, a commencé lui aussi
à évoluer, et la demande en pétrole pourrait diminuer plus vite que
prévu.
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