LE KAVE SE REBIFFE

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mercredi 24 octobre 2018

Le Blues de l'Automobiliste Francilien


"A l'heure actuelle, les gens vont travailler pour s'acheter une voiture qui leur servira à aller travailler." Francis Mayon




Hooooooooo J'ai le blues de l'automobiliste francilien yeaaaaah !

Ainsi donc l'Enfer existe bel et bien. 
Il se situe quelque part entre la francilienne et l'autoroute A6.
Glissons dans le flux du trafic mécanique humanoide...

Automobilistes, camionneurs et motards sont tous logés à la même enseigne, vivre dans l'horreur de la circulation francilienne chaque fastidieuse journée de travail.
Pour des raisons sur lesquelles je ne m'étendrai pas (horaires, localisation, etc), je suis condamné à durée indéterminée à me déplacer en voiture pour me rendre à mon activité esclavagisante rémunérée chaque jour que la nature m'accorde, alors qu'au final je suis pourtant pas super sympa avec elle puisque je m'en vais polluer un peu tous les jours avec ma vieille guimbarde de travailleur pauvre... 
Pour les kavistes d'ailleurs, ne connaissant pas nécessairement notre région, l'Essonne et l'île de France possèdent une véritable toile d'araignée routière, c'est une forme d'exploit en soi de conduire pendant trente ans sur ce réseau sans y perdre une bonne partie de ses neurones et de sa santé physique et mentale.
L'être humain a cette capacité étonnante à se transformer quand il monte dans sa caisse, comme si un double maléfique de soi-même prenait place derrière le volant...
Attention Transformation !



Quand on obtient son permis (il y a fort fort longtemps dans mon cas), d'abord une sensation de bonheur et d'amour nous envahit à l'idée de pouvoir sillonner les routes de France en toute liberté à bord de son propre véhicule. Youpi, y a de la joie on est autonome et indépendant !
 Mais en vrai, cet amour dure trois ans. Maximum.
Une fois ce délai écoulé, on découvre l'effroyable réalité, le plaisir de la conduite cède très vite au désespoir et à la sensation de corvée, vous réalisez ce qu'est véritablement la jungle urbaine du trafic routier francilien et là, c'est le drame absolu. 
Attention Transformation !



Tous les jours se déversent des dizaines de milliers d'autos sur les routes franciliennes. L'explosion démographique de la région a entraîné aussi une croissance exponentielle du nombre de voitures dans le paysage routier, et cela ne se passe pas sans inconvénients ni agacements quasi quotidiens. Au delà du fait qu'une boite d'acier et de métaux en tous genres avec des roues coûte un bras (les deux ?) chaque année, que ce soit à l'achat (merci les lobbys autos), pour l'entretien (garagiste mon amour...), l'assurance et le carburant (ce budget là est à croissance illimitée), la voiture est avant tout génératrice de stress, de crispation, de fatigue et souvent de désarroi.
Attention extorsion !

Ce matin le litre de diesel est à 1 euro 60. Tout va bien.

Bien évidemment, je suis conscient que l'écrasante majorité des gens (j'en fais partie) prennent leurs voitures avant tout pour se rendre à leur travail et sont donc dans l'impérative obligation de s'imposer cette punition routière. 
Circuler en voiture en île de France relève quasiment du défi survivaliste, les humains deviennent fous quand ils montent dans leurs boites de ferraille à moteur. 
On ne compte plus les engueulades, les insultes, les coups de klaxons, les écarts de conduites, les fous dangereux qui conduisent comme s'ils étaient seuls sur les routes, les camions circulant sur la voie de gauche en toute tranquillité, les radars planqués, la Police qui met son beurre dans les épinards en verbalisant à outrance à chaque coin de rue, les tarifs de parking complètement démesurés, les travaux continuels sur les routes, les embouteillages monstrueux chaque matin et chaque soir, les accidents mortels, et j'en passe et des pires...
Ajoutons à cela la pollution que l'on s'injecte dans les poumons à chaque trajet domicile-travail, travail -domicile  et vous aurez ainsi une idée globale de ce qu'est la vie d'un naufragé de la route sur l'asphalte francilien...
Attention pollution !




Parlons pollution un instant, quand vous êtes sur l'autoroute A6, on peut parfaitement distingué la ligne de démarcation du nuage de pollution qui entoure le réseau routier tout autour de Paris et sa banlieue. Notre contribution d'automobiliste à la pollution est bien réelle, mais loin de moi l'idée de vouloir culpabiliser tous ces automobilistes, nous ne sommes pas les seuls responsables de cette folie. 
Finalement, on tape régulièrement sur tous les gens utilisant leurs voitures pour se rendre à leur travail mais avons-nous le choix ? 
Les transports en commun ont aussi beaucoup de défauts récurrents ne permettant pas forcément à tous de s'émanciper de la voiture. 
Chacun s'organise comme il peut en fonction de ses moyens financiers et de sa situation géographique.
Cette pollution automobile tant décriée occulte quasi systématiquement les pratiques des autres industries de transports comme les bateaux cargos ou l'industrie aéronautique.
Après tout, avec nos satanées bagnoles pourries, souvent accusés de tous les maux, on a beau être de foutus pollueurs, on est des petits joueurs en comparaison d'un avion ou d'un porte-conteneur.

Pour exemple, chaque avion brûle environ 6 tonnes de carburant à l'heure . 
Environ 80 000 avions sillonnent les cieux autour de la terre chaque jour et qui vont de l’un des 14.000 aéroports à l’autre. Cela représente en gros un décollage et un atterrissage chaque seconde qui passe. La pollution CO2 de l’aviation n’est pas prise en compte dans les calculs de l’impact avec la COP21. Pire que cela, le Kérosène n’est pas taxé... 
Allez en instantané le ciel européen un jour ordinaire...
Attention Avions !


On dirait que le ciel d'Europe ressemble sacrément à la Francilienne un lundi matin comme un autre non ?

Toute cette aberration n'empêche pas de regarder avec franchise et réalisme ce que représente la circulation routière dans nos pays sur-développés et le constat est implacable (source planetoscope.com):

2,9 voitures sont produites et vendues chaque seconde dans le monde. 
En 2015, les ventes de véhicules dans le monde ont atteint 90,68 millions d'unités (89,7 en 2014), notamment grâce à la Chine, devenue premier marché et producteur automobile mondial, devant les États-Unis, le Japon et l'Allemagne. 
Rien qu'en France, plus de 40 millions de véhicules sont lâchés sur les routes. Chaque année les Français consacrent plus de 124 milliards d'euros à leur budget automobile soit 3.932 euros par seconde. Au total, les dépenses liées à la voiture représentent donc 5,9% du PIB (en 2013), les carburants représentent plus de 31% de ce budget auto. 
Et ces chiffres sont en constante augmentation !

Et puis il y a tous les coûts générés par la voiture, les embouteillages coûtent plus de 600 euros par seconde, soit plus de 17 milliards d'euros à la France sur une année. Cela représente 1950 euros pour chaque foyer se déplaçant en voiture et 8 jours par an par pour les Parisiens.
 Ce coût global est le résultat de l'addition des coûts directs (en carburant et en temps perdu) et indirect (répercussion sur les prix des biens et services vendus par les entreprises). Rester bloqué dans un bouchon à Paris coûte en moyenne 12 euros de l'heure.

Tiens, rajoutons la construction, le coût et l'entretien des routes, ça dit quoi ça ? 
A l'échelle mondiale,  chaque année, près de 695.000 kilomètres de nouvelles routes sont construits, soit plus de 1.900 km chaque jour en moyenne ! 
De 2014 à 2050, 25 millions de kilomètres de routes nouvelles sont prévus ; de quoi faire 600 fois le tour de la Terre. De l'asphalte qui nuit souvent (tout le temps ?) à l'environnement.

N'en jetez plus, on pourrait vous balancer des chiffres à l'infini sur la voiture et ses conséquences quotidiennes sur notre environnement, nos finances et... notre humeur de chien.
Attention ne faites pas ça chez vous !


Heureusement mon chien prend le relais parfois...Tout va bien.


Hooooo I've got the francilien driver blues yeaaaaaah !

La voiture chez nous, ça rend fou. 
Plus les années passent, plus je deviens dingue en empruntant chaque jour la route francilienne. Etre bloqué dans le trafic est une expérience étrange et surréaliste, voir ces milliers de voitures culs à culs juste parce qu'il faut se rendre à son travail me rend neurasthénique. 
Conduire est une liberté, mais c'est (devenu ?) aussi une aliénation.

 Parfois quand je suis coincé dans un bouchon interminable pour la énième fois de ma vie, je rêve que je suis Michael Douglas dans le film "La chute": en plein embouteillage, je sors de ma vieille caisse et l'abandonne comme ça sur place en plein autoroute en mode "j'en peux plus, je pète un cable, fuck la bagnole". 

 Mais le fantasme ultime quand je suis dans un état rebiffeur plus fort qu'à l'accoutumée, genre le matin tôt au moment du départ vers mon foutu travail, ce serait de déposer un bon gros kilo de TNT dans cette maudite bagnole, histoire qu'on ne me parle plus jamais de prendre la voiture sur le réseau routier francilien et redevenir ainsi un simple...piéton.
Attention explosion !

YES OUI KAVE !