LE KAVE SE REBIFFE

Bienvenue dans l'antre rebiffeuse branchée sur le courant alternatif de la KAVE.

Ce blog, à vocation citoyenne et collective, se veut participatif et coopératif en s'attelant au grand défrichage de ce monde !

Le partage est une arme de construction massive.

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dimanche 21 octobre 2018

C'est arrivé près de chez vous : BURE ou la déchetterie nucléaire à domicile


"Certains déchets nucléaires produits dans les années 60 resteront dangereux pendant un demi million d'années. Pour ceux qui sont produits maintenant, il faudra compter 30 ans de plus."
Philippe Geluck - L'avenir du chat 





Introduction de la Kave: 
Bure dans la Meuse est sous les feux de l'actualité depuis plusieurs mois où les habitants sont vent debout contre l'industrie nucléaire et sa pollution massive. 
Voici la réaction d'un kaviste aux méthodes pratiquées par l'état et la police en ce moment même pour protéger les intérêts du lobby nucléaire et son site en construction pour "abriter" les déchets radioactifs millénaires, rappelons-le. 
A suivre, après le billet de l'ami Joseph, le communiqué intégral des différentes associations contre la criminalisation de la lutte contre la poubelle nucléaire à Bure.


Par Joseph Toquec

☢️ L'OPPOSITION CITOYENNE ANTI-NUCLEAIRE SUBIT UNE OCCUPATION MILITAIRE A BURE, et dans tous les villages, hameaux des alentours du site en construction pour les déchets radioactifs .

C'est vraiment impressionnant l'armada légale mise en œuvre par les autorités pour faire aboutir ce projet . Les boîtes du nucléaire ont un bel avenir en France, c'est à n'en pas douter quand on voit avec quel zèle les autorités préfectorales, judiciaires, policières, étatiques s'associent et coopèrent pour détruire les oppositions citoyennes . 

Le lobby État/Entreprises du nucléaire est un pouvoir dans le pouvoir, une incongruité française, ça lui donne des moyens parfaitement anti-démocratiques mais apparemment nous sommes devant une structure de la Vème république qui fut créé spécialement pour développer et le nucléaire civil /business et le nucléaire militaire qui résiste à toute tentative démocratique de le réformer .
Quand on suit,même de loin en loin, les exactions policières, judiciaires qui ont lieu dans le cas de Bure en toute impunité publiquement , ...on peut vraiment se demander jusqu'où le pouvoir d'état est capable d'aller pour protéger le business nucléaire à la française .

Je rappelle qu'il nous coûte un pognon de dingue et pas seulement en construction, en utilisation, en entretien, mais aussi politiquement.
A savoir qu'il n'y a aucun budget de prévu pour le démantelement des vieilles centrales quand elles arrivent en bout de vie (coucou Fessenheim) . Coûts estimés par centrales bien supérieurs à leurs constructions ..sans parler du coût du stockage pendant ...des milliers d'années !!!

A chaque annonce de déficit financier dans la production d'électricité nucléaire qu'est-ce qu'on trouve comme solution ? Toujours la même, une légère augmentation du prix du KWh . 
La dernière solution trouvée  pour dépasser l'âge de fermeture normale des vieilles centrales qui arrivent en bout d'âge s'appelle : Le Grand Carénage !
Une refonte de chaque centrale qui coûte des milliards ... Je me demande qui va payer ce nouveau budget alors que le bilan économique des centrales est régulièrement au bord du déficit .
L'ubu nucléaire français continue pas à pas ... Sans solution de fond, ni économique, ni politique, et bien sûr jamais ô grand jamais écologique ☢️

https://blogs.mediapart.fr/sauvonslaforet/blog/181018/bure-le-nucleaire-entrave-la-parole


COMMUNIQUE COMMUN du Mercredi 17 octobre

Nous appelons à une réaction massive face à la criminalisation de la lutte contre la poubelle nucléaire à Bure !

CEDRA, EODRA, Habitants Vigilants de Gondrecourt-le-Château, Habitants Vigilants de Void-Vacon, des habitant-e-s de Bure et des environs. Burestop 55, Meuse Nature Environnement et Mirabel Lorraine Nature Environnement

Nous, associations nationales et locales, collectifs, comités, personnalités, dénonçons la politique de criminalisation et de répression systémique qui s'abat sur les opposant-e-s à la poubelle nucléaire CIGEO à Bure depuis plus d'un an et demi. Pour détruire ce mouvement de résistance vieux de 25 ans, il y a déjà eu plus d'une cinquantaine de procès. Des centaines de mois de sursis distribués. Près de 2 ans de prison ferme. 26 interdictions de territoire. 7 personnes interdites de se voir et rentrer en relation, et ce pour des années, dans le cadre d'un contrôle judiciaire dans une instruction pour "association de malfaiteurs". Des milliers d’euros d’amende. Une vingtaine de perquisitions réalisées en Meuse, à Paris, en Isère. Une trentaine de gardes à vue - dont celle, le 20 juin 2018, de l'avocat Maître Étienne Ambroselli. Un escadron de gendarmes mobiles installé sur place depuis l'été 2017. Chaque jour, depuis plus d'un an, les habitant-e-s de Bure et autour sont suivis, fichés, filmés, et contrôlés, et parfois à plusieurs reprises en l'espace de quelques heures.

Ce mardi 16 octobre, dans l’enceinte du tribunal de grande instance de Bar-le-Duc une nouvelle atteinte aux droits de la défense a eu lieu, un nouveau pas franchi dans la répression. Ce matin-là, parmi d'autres procès, le tribunal a jugé en absence et par défaut le militant et journaliste Gaspard d'Allens. Pourtant ce dernier n’a jamais été informé qu’un procès le concernait. Il ne savait pas qu’il y avait des accusations portées contre lui. Il n'a donc pas pu préparer sa défense ni choisir un avocat. Néanmoins, il a quand même été jugé : au mépris des garanties les plus élémentaires des droits de la défense.

Le procureur Olivier Glady a expliqué devant une assistance et des avocats outrés qu'il lui avait envoyé une convocation à une adresse à Paris. Or cela fait 5 ans que Gaspard n’y habite plus et le procureur le savait pertinemment. Gaspard est domicilié à Mandres-en-Barrois, à proximité de Bure, où il a été filmé durant des semaines presque quotidiennement par les gendarmes. Le procureur a pourtant affirmé qu'il était "radicalement introuvable".

Mais qui à Bure pourrait encore être « introuvable » alors qu’une surveillance généralisée traque les opposants à CIGEO ? Qu'entre 15 et 50 téléphones sont sur écoute de façon ponctuelle ou permanente ? Que les communications sont espionnées et les déplacements traqués ? Que toutes les amitiés qui sont nées au coeur de cette résistance sont soupçonnées de relever d’une « association de malfaiteurs » à finalité criminelle ? Des millions d'euros d'argent public sont dépensés pour traquer les opposants, et le Parquet n'aurait pas pu actualiser son adresse de résidence ?
Depuis le mois de juin 2017, dans le cadre d'une instruction judiciaire pour "association de malfaiteurs", une « cellule Bure », basée entre Nancy et Commercy, fait travailler à temps plein entre 5 et 10 officiers de police judiciaire. Leur mission : enquêter et consigner toute la vie des opposants dans des milliers de procès-verbaux. Un seul but : surveiller et détruire le mouvement de lutte par l’asphyxie policière et judiciaire.

Avec une autre personne, Gaspard a été accusé d’avoir fait opposition "par violence ou voie de fait" le 23 janvier 2017, aux travaux publics de l'ANDRA  dans le bois Lejuc occupé. Le procureur réclame 3 mois de sursis simple. Une peine devenue classique pour quiconque refuse l’ordre nucléaire en Meuse. Gaspard s'est interposé physiquement quelques minutes devant un bulldozer. Mais où est la "violence", puisqu'à cette époque, le 30 janvier 2017, le chef de chantier de l'Andra, Emmanuel Hance versait de l’huile inflammable sur des opposants accrochés à une barricade (https://www.youtube.com/watch?v=kzit6sJjt-E) ?

Cette violation évidente des droits de la défense n’est qu’une goutte d’eau de la politique de karcher répressif qui vise à "nettoyer" intégralement toute forme de contestation à Bure. Le 16 octobre, six nouveaux procès absurdes ont également eu lieu, principalement pour des "outrages" générés par le climat de militarisation irrespirable qui s'est installé dans le sud-Meuse. Trois mois de prison ferme ou avec sursis ont été requis en fonction des cas.

D'étranges pratiques s'installent en Meuse. Que penser d’un tribunal où les gendarmes mobiles encadrent les arrivées et les départs à chaque procès concernant Bure, et finissent régulièrement par vider la salle d'audience ? Quelles conclusions devons-nous tirer lorsque des avocats commis d’office refusent de se déplacer pour assister certaines personnes gardées à vue à Bure ? Comment juger le fait que l’avocate de l’Andra, Carine Bourrel, soit également la batônnière de la Meuse ? Que devons-nous conclure lorsqu’en garde à vue un officier de police judiciaire appelle le juge d’instruction M. Le Fur par son prénom, « Kevin », lorsqu’elle lui passe des coups de téléphone ?
Nous dénonçons fermement la mise en place depuis 2 ans en Meuse d'un système mafieux qui ne dit pas son nom, où les libertés fondamentales et les droits de la défense sont chaque jour piétinés. Au nom de l’avancée forcée d’un projet nucléaire démentiel qui ne présente aucune garantie de sécurité et de faisabilité. Au nom de la destruction d'un mouvement de lutte pluriel pour commencer les travaux imminents de CIGEO. Au nom de la mise en place d’un laboratoire répressif servant d'expérimentation pour mieux neutraliser de futures luttes.

Fait tout aussi inquiétant, cette répression massive s'installe également partout ailleurs en France et dans le monde, dans les mouvements sociaux, les quartiers, les luttes migratoires, les luttes territoriales et environnementales... Nous ne devons pas rester silencieux ni courber l’échine par peur d'être les prochain-e-s sur la liste.

Nous appelons à ce qu'un maximum d'organisations, de comités, de collectifs et de personnalités publiques signent et relaient cette tribune pour :

- mettre fin à la criminalisation de la lutte à Bure et des autres mobilisations et espaces d'opposition en France
- construire une résistance à cet effet
- en finir avec la peur et le silence

Nous appelons à densifier partout les solidarités et à ne pas nous laisser enfermer dans l'isolement.

Nous ne serons pas les prochain-e-s sur la liste !

Nous refusons de céder à l'intimidation !