LE KAVE SE REBIFFE

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mardi 27 novembre 2018

Enième Symptôme

Stop aux violences faites aux femmes. Toutes et Tous concernés.
Les kaves se rebiffent et se conjuguent au féminin pour diffuser une pétition et des textes sur l'impunité des crimes sexuels aujourd'hui en France. 
L'on traitera également des chiffres effrayants du viol et des agressions sexuelles. 
Symptôme de cette lecture ? Ecoeurement, indignation et mal de crâne garantis. 
Vous reprendrez bien un peu de violence et d'impunité ?
Lien de la pétition :





Introduction de comptoir rebiffeur :
La kave conjuguée au féminin mais pas que, car des enfants et des hommes sont aussi victimes de ces sévices traumatiques à vie que sont les crimes sexuels.
Une manifestation de plus, c'était le 24 novembre 2018 en France.
#NousToutes #RasLeViol

 
Des dizaines et des dizaines de manifestations de toutes natures ont lieu partout en France depuis des mois et des mois portant sur des multiples revendications souvent pas entendues, parfois ignorées, tout le temps méprisées.
Cette protestation-ci concerne les violences faites aux femmes, et ce sont à nouveau des femmes qui lancent la pétition du jour au comptoir kaviste.
Notre société est gravement malade, les symptômes sont nombreux et tenaces, la multiplication des mouvements en est témoin. L'équité entre les hommes et les femmes n'est toujours pas actée, les femmes sont donc un autre symptôme à gérer pour notre enthousiasmante société.
Urgence sociale et climatique, symptômes globaux.
Gilets jaunes énième symptôme.
C''est grave docteur ?

En complément, le lien vers l'excellent article de madmoizelle.com traitant des statistiques sur le viol et elles sont effrayantes, cinglantes et sans équivoque sur l'état de notre société "moderne", mais en réalité si archaique, qui a dit obsolète ?
Manifestation du 24 novembre 2018 #NousToutes. Tout est lié.

Texte de la pétition :

STOP à l'impunité des crimes sexuels 

Par Dre Muriel Salmona, présidente de l'association Mémoire Traumatique et Victimologie

Pétition adressée à M. le président de la République, Mme la garde des Sceaux, de tous les membres du Gouvernement, et des parlementaires

Nous réclamons un plan national avec un ensemble de 8 mesures urgentes à mettre en œuvre pour lutter contre l’impunité et pour mieux protéger et respecter les droits des victimes de crimes sexuels.

Les crimes sexuels sont une atteinte très grave aux droit fondamentaux des personnes, et l’Etat français a une obligation d’empêcher ces crimes et de protéger les personnes qui en sont ou pourraient en être victimes.

Leur ampleur et leur impact considérable sur la vie et la santé des victimes, en font un problème de santé publique majeur, qui menace les fondements égalitaires et solidaires de notre République.
Pour rappel :
-  Les principales victimes sont de sexe féminin (83% des viols), surtout les personnes les plus vulnérables et les plus discriminées (enfants, personnes handicapées motrices ou mentales, personnes ayant des troubles du spectre de l’autisme, personnes racisées, marginalisées et en grande précarité, personnes prostituées). Les criminels sont essentiellement des hommes (95%), connus des victimes dans plus de 90% des cas, membre de leur famille ou partenaire dans 50% des cas.

-  Dans les grandes enquêtes de victimation une femme sur 6 et un homme sur 20 ont subi au moins un viol ou une tentative dans leur vie, étant mineur dans 60% des cas. 83 000 femmes et 124 000 filles en subissent chaque année, 14 000 hommes et 30 000 garçons (CSF, 208, ONDRP 2010-2015).

Les conséquences psychotraumatiques sur la santé des victimes sont considérables, plus encore lorsque les violences sexuelles datent de l’enfance. Avoir subi ces crimes dans l’enfance est la première cause de mort précoce, de suicide, de dépression, de conduites addictives, de grande précarité, de marginalité, et de nombreuses pathologies somatiques. 97% des victimes de viols ont des conséquences sur leur santé mentale et 43% ont des conséquences importantes ou très importantes sur leur santé physique. Or les victimes mettent en moyenne 13 ans avant de trouver un professionnel formé (Felitti, 2010 ; IVSEA, 2015).

Les crimes sexuels bénéficient en France d’une impunité quasi-totale

  • Seules 10% des victimes arrivent à porter plainte, et seuls 1% de l’ensemble des viols et tentatives sont condamnés en cour d’assises (ONDRP 2010-2015).
  • La grande majorité des plaintes pour viols sont classées sans suite ou déqualifiées en divers délits. 81% des victimes ayant porté plainte déclarent avoir le sentiment de n’avoir pas été reconnues par la justice (ONDRP 2010-2015, V. Le Goaziou, 2016, IVSEA, 2015).
  • Les procédures judiciaires sont très souvent traumatisantes et maltraitantes : 82% des victimes de violences sexuelles ayant porté plainte estiment ne pas avoir été protégées de leur agresseur, et les procédures ont augmenté significativement les risques suicidaires (IVSEA, 2015).

Et les victimes de crimes sexuels sont dans leur très grande majorité abandonnées, condamnées à survivre sans reconnaissance, ni aide, ni protection, ni accès à des soins spécialisés, à la justice et à des réparations : 83% d’entre elles rapportent n’avoir jamais été ni protégées, ni reconnue (IVSEA, 2015).

La lutte contre ces crimes sexuels un impératif humain et une urgence absolue nécessitant une volonté politique forte. Nous réclamons la mise en place en urgence d’un plan national avec un ensemble de 8 mesures pour lutter contre l’impunité des crises sexuels et pour protéger les victimes :

1. POUR LUTTER CONTRE LE DÉNI, LES STÉRÉOTYPES ET LA CULTURE DU VIOL- Informer sans relâche, éduquer dès le plus jeune âge, et protéger les enfants de la pornographie.
- Rappeler la loi et les obligations de porter assistance à des personnes en danger, de dénoncer un crime, de signaler les enfants en danger.

2. POUR QUE LES VICTIMES SOIENT MIEUX COMPRISES, INFORMÉES,ACCOMPAGNÉES, ORIENTÉES ET PRISES EN CHARGE- Former tous les professionnels.

3. POUR LUTTER CONTRE LA LOI DU SILENCE- Promouvoir un dépistage universel des violences subies.

4. POUR QUE LES VICTIMES DE VIOLS SOIENT PROTÉGÉES- Développer des échelles d’évaluation du danger et des protocoles de protection complets et efficaces.
- Lutter contre toutes les formes de violences.
- Améliorer la protection de l’enfance et les protections sociales des victimes.
- Respect des droits, de la volonté et du consentement des personnes victimes de violences sexuelles tout au long de leurs parcours.
- Développer la prise en charge spécialisée précoce des agresseurs.
- Mettre en place une ligne téléphonique et internet d’expertise pour les professionnels de santé.

 5. POUR QUE LES VICTIMES DE VIOLS AIENT À DES SOINS ADAPTÉS - Former tous les professionnels de la santé, prendre en charge sans frais les soins médicaux et psychologiques.
- Créer des centres de crises 24h/24 pour des soins d’urgence.
- Créer sur tout le territoire des centres de soins pluridisciplinaires en psychotraumatologie, accessibles, sans frais, avec des professionnels formés.

6. POUR QUE LES VICTIMES DE VIOLS PUISSENT ACCÉDER À LA JUSTICE ET PORTER PLAINTE- Imprescriptibilité, l’amnésie traumatique doit être reconnue comme un obstacle insurmontable à la plainte.
- Sécurisation des dépôts de plainte et information des victimes de leurs droits de porter plainte dans n’importe quel poste de police et de gendarmerie et auprès du procureur de la République, mais également par écrit ou enregistrement via des plate-formes sécurisées internet.
- Possibilité de recueillir les plaintes de façon privilégiée en milieu médical par la police ou la gendarmerie dans le cadre des urgences, des unités médico-judiciaires, des services d’hospitalisation, ou de centres de soins holistiques en psychotraumatologie.
- Formation des forces de l’ordre et des enquêteurs, des magistrats au recueil de plainte, aux auditions, à la connaissance des conséquences psychotraumatiques,

7. POUR QUE LES VIOLS NE RESTENT PAS IMPUNIS, RÉFORMER LES LOIS ET LES PROCÉDURES PÉNALES- Présomption irréfragable de défaut de consentement pour les mineurs de 15 ans.
- Créer des juridictions spécialisées avec des magistrats formés.
- Abrogation de la possibilité de déqualifier le viol en délit et de le correctionnaliser.
- Redéfinir la notion de  consentement.
- Redéfinir le viol en introduisant la notion d’inceste et de pénétration passive.
- Formation obligatoire des médecins des Unités médico-judiciaires, des experts psychiatres et des experts psychologues en psychotraumatologie.

8. POUR QUE TOUTES LES PROCÉDURES JUDICIAIRES SOIENT SÉCURISÉES POUR LES VICTIMES- Accompagnement et protection impérative des victimes tout au long des procédures.
- Protection et prise en charge des proches et des témoins, et du parent protecteur.
- Dans le cadre de viols conjugaux et de viols incestueux les enfants doivent impérativement - -- Être protégés de l’agresseur.
- Interdiction effective des médiations pénales et moratoire par rapport à la justice restaurative.

Voir l'intégralité du Manifeste contre l'impunité des crimes sexuels 

Associations co-signataires : Céline Bardet Présidente de WWoW, MTV Monde à Travers un Regard, Les Effronté-e-s, La Parole Libérée, Marie Rabatel présidente de l’Association Francophone de Femmes Autistes (AFFA), Zero Impunity, Mme Caro Guesnier, association CIVIFF, association Innocence en danger (IED) par sa présidente Homayra Sellier.(CFCV Collectif féministe contre le viol, Fédération GAMS , AIVI Association Internationale des Victimes d’Inceste, Sophie Tissier fondatrice du Réseau Touche Pas à mon Intermittent, Le Collectif féministe contre le cyber-harcèlement, Diarata N'Diaye, Resonantes, Association FIT- 1 femme, 1 toit, Association Zéromacho, Association Ni Putes, Ni Soumises, Association Alliance des Femmes pour la Démocratie, l’association Les culottées du bocal, Monique Dental présidente du Réseau Féministe "Ruptures", Association Colosse aux pieds d’argile, Association Neptune, Association S.O.S. SEXISME, Maudy Piot présidente de FDFA (Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir), FEMEN,Association Aphilia.



 Le 01/09/2018
Nous sommes plus de 80 professionnel.le.s de protection de l’enfance qui ont décidé de se réunir autour d’une tribune commune du JDD pour dénoncer la nouvelle loi concernant les violences sexuelles envers les mineurs votée le 1er aout 2018, qui contrairement à ce que communique le secrétariat d’État pour l’égalité entre les femmes et les hommes ne protègera pas mieux les enfants. Malgré quelques avancées, cette loi échoue dans la lutte contre l’impunité des crimes sexuels commis sur les enfants.

Avec cette loi la justice pourra toujours continuer à considérer que des enfants de moins de 15 ans sont susceptibles de consentir à des pénétrations sexuelles ou d’autres actes sexuels commis par des adultes, quels que soient leur âge, leur handicap, la situation d’inceste ou le rapport d’autorité qu’ils subissent, sans que ce soit considéré comme des viols ou des agressions sexuelles, des actes cruels, dégradants et inhumains. Ce projet de loi, inscrit dans la grande cause nationale du quinquennat, avait pourtant suscité l’espoir de voir enfin corriger une faille majeure et scandaleuse de notre arsenal juridique concernant les viols et les agressions sexuelles commis sur des enfants par des adultes : l’absence d’un seuil d’âge du consentement permettant de criminaliser toute pénétration sexuelle sur un enfant par un adulte et de ne plus rechercher le consentement d’un enfant.
En clair, en France, contrairement à plusieurs pays européens comme la Belgique, le Royaume-Uni, etc. où tout acte sexuel commis à l’encontre d’un mineur en deçà d’un certain âge est qualifié de viol s’il s’agit d’une pénétration sexuelle ou d’agression sexuelle, un enfant peut être considéré par la justice comme ayant consenti à être pénétré sexuellement même s’il n’est âgé que de 11 ans comme nous l’avons vu récemment.

Alors que nous tenions pour acquis qu’un seuil d’âge du consentement soit fixé par la loi, nous espérions qu’il soit effectivement de 15 ans, et de 18 ans en cas d’inceste, de handicap et d’adulte ayant une relation d’autorité avec le mineur, et nous demandions entre autres (cfle Manifeste) pour lutter contre l’impunité : une meilleure protection des enfants contre les violences sexuelles commises par d’autres mineur·e·s (qui représentent 25 % des violences sexuelles commises contre les enfants, IVSEA, 2015) avec un seuil d’âge spécifique ainsi qu’un écart d’âge, le retrait de la notion d’atteinte sexuelle, l’abolition des déqualifications, une meilleure prise en considération des troubles psychotraumatiques dans les procédures judiciaires afin de mieux prendre en compte les violences subies par les enfants et de lutter contre le taux énorme de classement sans suite, ainsi que la reconnaissance de l’amnésie traumatique comme obstacle insurmontable suspendant la prescription, et enfin nous demandions une imprescriptibilité des crimes sexuels.

NOUS N’AVONS OBTENU NI L’UN NI LES AUTRES et nous dénonçons la campagne de désinformation et les attaques du secrétariat d’État pour l’égalité entre les femmes et les hommes.

Face à ces violences sexuelles exceptionnelles, des réponses politiques exceptionnelles et des moyens exceptionnels et urgents doivent être mis en place : l’imprescriptibilité et la mise en place d’un seuil d’âge du consentement en dessous duquel tout acte sexuel commis par un adulte est automatiquement considéré comme une agression sexuelle ou un viol s’il y a eu pénétration font partie des mesures absolument nécessaires pour renforcer la lutte contre les violences sexuelles envers les mineurs, et renforcer la protection des mineurs contre ces violences.
Dre Muriel Salmona