"J'ai connu un temps où la principale pollution venait de ce que les gens secouaient leur tapis par la fenêtre."
Gilbert Cesbron
Irrespirable
Paris n'est plus une blonde, Paris n'est même pas une brune.
Paris est une brume.
Les alertes pollution se succèdent les unes après les autres cet hiver. Et il ne se passe rien, foutrement rien, tout continue comme si de rien n'était, comme si il était acté que ce serait dorénavant notre mode de vie et que nous ne ferons rien pour changer cela. La photo du haut de l'article a été prise en plein jour durant ce mois-ci.
A vrai dire, le nombre de photos de Paris et d'ailleurs pullulent sur le net, des photos prises par des lambdas comme vous et moi qui témoignent de l'ambiance brumeuse vécue au jour le jour par les franciliens. Car ce ne sont pas que les parisiens qui sont impactés par cette pollution quotidienne, mais bien l'ensemble de la région sans exception.
La pollution ne connait pas de clôtures, pas de murs, pas de frontières, pas de limites.
L'ensemble du territoire français est touché par ce phénomène, dû exclusivement à l'Homme et à ses activités destructrices de son propre habitat. Nous vivons dans une ambiance étrange, opaque et pas un poing ne se lève pour dire stop.
Serions-nous définitivement complètement cons?
Je dis "nous" car moi-même je fais partie du problème. Chaque jour, je prends ma vieille voiture pour aller travailler, j'ai la malchance de bosser loin de mon domicile et je contribue personnellement à cette pollution ambiante et cela me met profondément en colère. Je n'ai pas le choix, je suis comme vous tous, il faut bien aller bosser et je n'ai pas d'autres possibilités que d'utiliser mon véhicule pour me rendre à mon boulot. Or je vois tous les jours depuis des semaines et des semaines les panneaux sur la route signalant les "alertes pollution". Alors je me dis que non seulement je participe à cette pollution massive, mais qu'en plus je bousille ma propre santé à me déplacer chaque jour pour ainsi gagner mon pain quotidien. Je ne peux malheureusement pas utiliser les transports en commun, je n'ai pas d'autres solutions que la voiture pour me rendre au travail et j'en suis fort marri.
Bien sûr, j'aimerais pouvoir travailler à côté de chez moi, mais ce n'est pas simple, et la plupart des gens connaissent ce problème de devoir faire des bornes et des bornes pour être présent chaque jour à son activité esclavagisante rémunérée.
Depuis plusieurs mois (années?) les franciliens connaissent les affres de la route dans ces conditions de pollution dignes des films de science fiction où l'on nous montre un futur gris, brumeux, opaque. Le futur, c'est maintenant.
Paris est une brume.
Ce qui me fait mal, c'est de me dire que j'aurais participé à cette folie, que je fais partie de cette génération qui aura tout détruit sur son passage au nom de la rentabilité, de la productivité.
Je suis responsable et coupable de tout cela, mais je ne suis pas tout seul... Je remarque aussi que cela n'affole que peu de gens, on "fait avec" "c'est comme ça" "qu'est-ce que tu veux qu'on y fasse de toute façon?"... On est arrivé à un stade où la révolte face à cette situation parait presque incongrue, déplacée "tu sais il y a des problèmes plus graves actuellement"...
Pourtant, l'Ile de France est face à des choix cruciaux pour le futur, les franciliens ne doivent plus faire de concessions ou de compromis avec leur (notre) propre environnement.
Nous vivons là, nous respirons là, notre air vaut mieux que les profits.
Voilà, nous voici arrivés dans l'ère de l'irrespirable à l'image de la vidéo que je vous ai mise plus haut et ceci est un phénomène mondial qui s'accentue chaque jour. Il semblerait que nous ne voulons rien faire contre cela, nous acceptons cela sans soucis finalement, tellement nous sommes plus préoccupés par notre pouvoir d'achat, notre croissance et notre confort personnel.
La pollution tue plus que n'importe quel organisation terroriste de par le monde, ça parait logique puisque l'organe terroriste responsable de cette saloperie de pollution, c'est l'humanité.
Paris est donc une brume dorénavant, et c'est parti pour durer fort fort longtemps...
Paris est une brume...toxique.
Un mot sur la vidéo de début d'article "Irrespirable" dont voici le pitch:
De Paris à Pékin, la pollution atmosphérique fait déjà des millions de morts par an. Un documentaire important, qui cartographie ses plus graves méfaits à travers le monde.
Les récents débats sur le réchauffement climatique ont quelque peu éclipsé une tragédie aux conséquences immédiates : la pollution atmosphérique. Cette tueuse de masse est responsable de 7 millions de morts prématurées par an dans le monde, et d'un nombre incalculable de maladies. Chauffage urbain, transports routiers et rejets industriels contribuent à saturer l'air des métropoles de gaz et de particules fines si toxiques que les scientifiques parlent d'"airpocalypse" en devenir. La Chine et l’Inde, par exemple, sont en alerte sanitaire permanente. Certaines de leurs villes sont de vrais tombeaux à ciel ouvert, laissant leur population dans un dénuement criminel. L'Europe n'est pas en reste : les grandes villes ont des alertes régulières. Une crise d'autant plus complexe que la pollution se déplace et ignore les frontières... Le smog chinois, par exemple, traverse le Pacifique et contamine les côtes américaines.
Nanoparticules et alerte maximale
Enquête d'une portée internationale, Irrespirable… dresse le bilan de santé d'une planète malade de ses excès, avec toute la rigueur requise par la gravité de la situation. Le documentaire s'attache à expliquer très clairement les différentes formes de pollution à travers les continents et leurs répercussions sanitaires, avec notamment les effets moins connus des pesticides émettant des particules déportées par les vents… vers les villes. À ce versant pédagogique répond un volet pratique, la journaliste et réalisatrice Delphine Prunault consignant certaines astuces pour échapper à l'asphyxie – notamment à Paris (ne pas rester vitres fermées dans les embouteillages, éviter les feux de cheminée, etc). S'interrogeant sur le manque de courage de certains élus, le documentaire évite le catastrophisme sans appel, mais recense les prises de conscience, qu'elles soient scientifiques ou politiques. À São Paulo, où un labo multiplie les autopsies, comme à Grenoble, où est étudié l'impact des émanations sur la natalité, le savoir progresse. Et les initiatives vertueuses se multiplient : Mexico et Londres ont su réduire leur dangerosité grâce à des mesures de circulation drastiques, quand Berlin reste le pionnier d'une politique verte d'envergure. Autant d’actions dessinant les contours d'un paysage mondial contrasté, entre laisser-faire coupable et initiatives prometteuses.
Paris le 25 janvier 2017, il faisait beau ce jour-là parait-il...
Pour en savoir plus, suivez ce lien de l'excellente émission Xenius:
http://www.arte.tv/guide/fr/063946-010-A/xenius
http://www.arte.tv/guide/fr/063946-010-A/xenius
La pollution atmosphérique fait plus de victimes que les accidents de la route. D’une étude de l’Agence européenne de l’environnement, il ressort que, tous les ans, près de 470 000 personnes meurent prématurément parce qu’elles ont inhalé de l’air vicié.
Quelles sont les substances les plus nocives dans l’air que nous respirons ?
Et comment nous en protéger ?
Xenius a retenu son souffle pour traquer les polluants les plus dangereux pour la santé.
Quelles sont les substances les plus nocives dans l’air que nous respirons ?
Et comment nous en protéger ?
Xenius a retenu son souffle pour traquer les polluants les plus dangereux pour la santé.