"Tout a une fin, sauf la banane qui en a deux" Dicton populaire
Deuxième Vidéo Kaviste of ze day
Documentaire d'Arte TV de 52 minutes
Le pitch du documentaire sur YouTube:
Le fruit de la mondialisation?
Un éclairant retour aux sources d'une des premières multinationales. Sur ce simple fruit s’est bâti un empire. Comment, entre 1899 et 1989, l'United Fruit Company a planté des bananes en Amérique centrale et y a dicté sa loi...
La banane a fait basculer le destin de l'Amérique centrale.
Avec ce fruit, Minor Cooper Keith, entrepreneur new-yorkais visionnaire, a bâti un empire en créant la United Fruit Company, l'une des premières multinationales, à la fin du XIXe siècle. Son développement est basé sur la monoculture en échange de terres souvent confisquées aux paysans indiens et de l'usage gratuit des lignes ferroviaires que Minor Cooper Keith construit et d'une quasi-exemption d'impôts.
La compagnie a dicté sa loi jusqu'en 1989...
Née en 1899, l'United Fruit Company (UFC) constitue 30 ans plus tard une puissance régionale incontestée, édictant ses propres lois sur d'immenses plantations qui s'étendent jusqu'en Colombie.
"Le Poulpe", comme on la surnomme, fait venir de Jamaïque une main-d'œuvre corvéable à merci, pourchasse les syndicalistes et fait pression sur les gouvernements des républiques "bananières".
Quand, en 1933, quatre ans après la mort de Keith, un self-made-man né en Moldavie, Samuel Zemurray, alias "le tsar de la banane", reprend les rênes du mastodonte, il amplifie ces méthodes, notamment grâce aux services du père des "spin doctors" Edward Bernays.
En 1954, avec l'appui du gouvernement Eisenhower, tous deux chasseront du pouvoir au Guatemala le social-démocrate Jacobo Árbenz Guzmán, coupable d'avoir nationalisé pour sa réforme agraire des milliers d'hectares de l'UFC. La guerre civile déclenchée alors fera plus de cent mille morts jusqu'en 1996...
Les multinationales d'aujourd'hui ont repris les pratiques inaugurées par l'UFC en Amérique latine : intégration verticale, poursuite du monopole, privatisation des ressources, évitement fiscal.
La monoculture intensive d'un produit d'exportation, qui épuise les sols et empoisonne les travailleurs, reste elle aussi en vigueur dans une grande partie du monde. Grâce à un montage d’archives rares, le film documentaire retrace près d'un siècle de règne sans partage.
Des spécialistes (Geoffrey Jones, historien des multinationales à la Harvard Business School, Gaël Giraud, économiste à l’Agence française pour le développement, et la philosophe Cécile Renouard, enseignante à l’Essec) commentent cette histoire édifiante et en partie oubliée, illustration éclairante des dérives du capitalisme...
YES OUI KAVE!