LE KAVE SE REBIFFE

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mercredi 31 août 2016

La politique du stand-up


"Pour combattre ton ennemi, connais ton ennemi et connais toi toi-même." 
Sun Tzu

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En introduction du billet du jour, après le coup de sang de la veille, laissez-moi vous proposer une vidéo sur le syndrome d'Hubris ou l'ivresse du pouvoir, je vous donne le lien qui va bien avec: http://avisdexperts.ch/videos/view/5649



"ATTENTION PSYCHOLOGIE ! 
Selon un psychiatre et politicien britannique, le “syndrome d’hubris” frapperait les hommes de pouvoir et se caractériserait entre autres par la perte du sens des réalités, l’intolérance à la contradiction ou une attention obsessionnelle à l’apparence."


Voilà, ça c'est fait!

Ami(e)s Kavistes, avez-vous remarqué une mode lancée ces derniers mois, ces dernières années, ou peut-être existe-t'elle depuis toujours ou tout du moins depuis l'avénement de la TV et des médias de masse?
Mais quand même, Si si approchez-vous, écoutez plus attentivement, nous sommes rentrés dans une nouvelle ère initiée par le candidat à l'immunité présidentielle des républicains, mais pas que.

Voici venu le temps de la politique du stand-up!

Je ne suis pas un spécialiste en science du comportement, mais j'ai des yeux pour voir et des oreilles pour entendre.
Je dois être certainement un masochiste, je m'inflige parfois des émissions où j'écoute parler des gens dont je ne cautionne ni les idées ni les discours. Mais c'est bien là le seul moyen de les observer au plus près et de comprendre leurs mécanismes de fonctionnement afin de mieux saisir leurs argumentations. Ecouter le 20 heures, ou une émission comme "C' dans l'air" peut parfois s'apparenter à une vraie torture psychologique, mais cela reste un passage obligé pour mieux appréhender et combattre ces gens incarnant un système où nous, simples gens, ne sont pas admis.


Le candidat LR (puisque c'est de lui dont on cause, mais pas que) s'est fait une spécialité de ce rôle de politicien showman et gouailleur, un mode de communication, un moyen d'amadouer par le biais de la petite phrase soi-disant drôle pour mieux faire avaler les anacondas qu'il nous sert depuis tant d'années. une solution pour se moquer acidement de ses (nombreux) adversaires ou opposants, même au sein de son propre parti.
Le désormais fameux "Je n'ai jamais menti aux français" déclenchera chez certains de l'approbation, chez d'autres de la répulsion, ou encore arrachera un sourire, voire un rire franc et massif. Et c'est bien là tout l'effet désiré par la personne prononçant une phrase aussi abject (de mon point de vue) car le politique veut se démarquer en clamant LA phrase qui fera le buzz du jour.

Cette manière de procéder relève de l'exercice de style et tend à continuer l'individualisation forcenée de l'homme politique, le mythe du chef tout-puissant, la sacralisation de l'intérêt personnel sur l'autel de la starification.
Cet homme n'a que peu de goûts pour ses militants, même les plus fervents, il leur ment ouvertement à satiété, et passe ses messages en se servant des techniques bien connues de nos humoristes populaires.
Il se veut drôle et enjoué, caressant dans le sens du poil les partisans, et démolissant à coup de phrases "rigolotes" ses détracteurs. Tout cela en utilisant un langage corporel identifiable et repris d'ailleurs avec bonheur par les imitateurs de tous bords.
Un Macron rentre également dans ce système du showman, de la prise de parole solo où l'important est la forme et non le fond.
Hollande, réputé pour ses petites blagues a lui aussi un casier bien chargé à ce niveau.
Promesse non tenue? Mensonge éhonté? Que cela ne tienne, balancez quelques vannes bien senties, faites rire votre public référentiel et hop c'est dans la poche!

Les médias ne retiendront que la petite phrase qui fait mouche, et se gargariseront de "l'esprit" du candidat, le qualifieront de "tenir la forme" ou pire, d'avoir réussi son entrée en campagne grâce à une diatribe teintée d'humour et dans "son style bien à lui" et ainsi ce candidat aura le sentiment du travail bien fait, de la réussite et de l'adhésion à son "sketch".


Faire passer des horreurs avec brio et humour à une audience déjà conquise n'est finalement pas si compliquée. En revanche, le lambda non-consentant face à sa télévision ou écoutant sa radio aurait plutôt tendance à s'étrangler en entendant l'élu se moquer allègrement de ses contemporains ou des idées qu'il défend, à tort ou à raison.
Alors peut-être qu'un Djamel a fait des émules au sein de la classe politique, que le théâtre d'improvisation (mais en fait très contrôlé et complètement scripté) est devenu un passage obligé de la gestion du politique de son "personnage" public.
Et l'assistance est tout simplement peut-être demandeuse de ce genre d'attitude, ce qui est dommageable, mais qui est symptomatique de l'état de notre société à l'ère de l'individualisation forcenée et du chacun pour soi.
Mais ce mode de communication  ne signifie pas pour autant Talent!
 Ces dirigeants ont bien sûr leur Fanbase qui ne démordra pas des qualités d'exemplarité et d'éloquence de leurs "poulains", mais beaucoup d'entre nous fort heureusement ne sont pas dupes.

Et chaque fois que les gens vous entendent débiter des âneries sur le ton de la plaisanterie potache à propos de choses sérieuses ou graves, ces mêmes gens ne peuvent s'empêcher de s'écrier: