"Contrairement à l'idée répandue, la démocratie telle qu'elle se pratique aujourd'hui en France n'est pas une dictature de la majorité, mais celle d'une petite minorité. Concernant les élections présidentielles, seul un tiers des français votent ; la moitié de ce tiers vote pour l'un des candidats, parmi ceux qui ont accordé leurs suffrages à un candidat, la moitié l'a fait dans l'intention d'éliminer le concurrent ; finalement l'homme qui dirige notre pays n'est positivement élu que par dix pourcents de la population ; une petite clientèle qui comprend probablement les membres du parti et de l'administration, ceux qui gravitent autour et leurs familles, et quelques gens opportunément dupés pour l'occasion." Philippe Bartherotte
La Kave rêve parfois, c'est le cas aujourd'hui.
Quand des citoyens ordinaires anonymes notoirement inconnus se prennent à rêver à une guerre civique pour quelques minutes, quelques heures, et ça se passe maintenant.
Dans sept mois, les élections pestilentielles vont se dérouler dans un climat qui s'annonce rocambolesque. Le plus grand parti de France ne s'appelle pas le PS, LR ou le FN, mais bien l'abstention, et sans parler du vote blanc qui vient s'ajouter (sans être comptabiliser) à cette mascarade d'élection qui ne représente qu'une minorité et qui tourne systématiquement autour des mêmes depuis des décennies. Ce qui entraîne chez certains une allergie au vote...
Les petits partis sont réduits à peau de chagrin, et le système démocratique à la française continue tranquillement de nous imposer ses trois "têtes" d'affiches en toute sérénité.
Seulement, de plus en plus de voix s'élèvent pour dénoncer ce principe qui veut que nous n'ayons aucun autre choix possible, que voter pour un petit parti est dangereux, car il met en péril l'équilibre de la république, et que cela fait le jeu du FN et nous conduit à une situation version 2002.
Le dispersement des partis de gauche, la guéguerre entre les divers courants de droite, un centre ne représentant pas grand-chose et un FN ayant un programme économique et écologique proche du néant va nous amener comme d'habitude à choisir entre le moins pire, ou bien simplement à voter Contre et non pas Pour.
Si nous avons droit en 2017 à un remake du deuxième tour de 2002, je n'ose imaginer la rage au coeur que des millions de votants auront au moment d'aller déposer leur vote dans les urnes, car une nouvelle fois, ce sera le choix entre la peste et le choléra.
Mais même en cas de deuxième tour "Gauche" contre droite ou FN, nous continuerons de toute façon à souffrir du syndrome "serpent qui se mord la queue".
Quelles solutions? Quelles perspectives? Quels changements?
Toutes ces questions appellent peu de réponses, étant donné que notre système est tellement verrouillé qu'on a la sensation qu'il ne peut en être autrement, et qu'il faut donc se résoudre à vivre ainsi en acceptant la tête basse d'aller voter pour celui qui nous semble le moins pire du moment.
Ma génération et la précédente avons vécu un paquet d'élections, et le résultat semble gravé dans le marbre à chaque fois. Nous en sommes bien sûr responsables, car c'est nous qui validons ce système en acceptant cette médiocratie et cette incapacité à vouloir un véritable renouvellement et un changement durable d'institutions dépassées.
Nous somme au 21ème siècle, et nous vivons encore sur les bases d'une 5ème république fondée par le Général De Gaulle, dont la plupart des Français actuels n'en connaissent que ce qu'ils en ont lu dans les livres d'Histoire, ne serait-il pas temps de passer à autre chose?
Réenchanter la vie moderne passerait par une transition de notre modèle politique vers une nouvelle manière d'envisager l'avenir. Bien sûr, la création d'une 6ème république ne serait pas le remède à tous nos maux, mais aurait au moins le mérite de mettre véritablement sur la table toutes les erreurs ou réussites passées, et de donner un nouvel élan sur la base d'idées neuves pour organiser un vrai débat et une participation accrue de la société civile dans les choix sociétaux de Demain.
La démocratie participative est aussi une piste, mais pour que les gens participent et soient acteurs, il faudrait déjà qu'ils s'investissent et s'approprient l'espace politique pour dire Non à ce système archaique dans lequel nous évoluons depuis si longtemps.
Pourtant, le peuple Français a souvent, à travers les siècles, montrer une formidable capacité à se révolter et à changer le cours des choses. Mais ce même peuple a-t'il encore cette capacité, ce courage aujourd'hui au 21ème siècle?
Parfois, je fais un rêve, les français en ont marre de dire qu'ils en ont marre.
Et ainsi au lieu de râler sans agir, de grogner sans réagir, de chouiner sans se bouger, d'accepter sans résister, de s'indigner sans crier, il y aurait tout à coup une action collective inimaginable pour tous les partis politiques de notre pays:
Les Français boycotteraient les élections de 2017.
Imaginons un instant le coup de tonnerre, aucun d'entre nous ne se déplacerait aux urnes, un boycott massif ou même les militants des trois partis principaux se diraient que là ça suffit, c'est bon, on a compris, c'est toujours la même chanson, la même arnaque, le même refrain.
Finalement, les Promesses de campagne et les désillusions d'après élections sont le lot quotidien des électeurs français, même pour ceux qui ont vu la victoire de leur "champion".
On vous promet les toujours du grand soir, mais vous n'avez droit qu'aux miettes, car pendant que les 1% se gavent, les 99% continuent à subsister comme ils le peuvent.
Mener une guerre civique et pacifique pourrait ressembler à un boycott massif de cette parodie de démocratie dans laquelle nous vivons.
Personne aux urnes, Tous dans la rue.
A travers cet acte, nous obligerions les puissants à entendre notre voix, ce ne serait pas seulement une simple grève, mais une véritable claque dans la gueule à nos politiques:
"Nous ne vous croyons plus depuis longtemps, nous n'avons pas confiance en vous, nous vous tournons le dos définitivement."
Nous voulons une mise à plat totale du système démocratique, un arrêt immédiat de la monarchie républicaine, l'arrêt des privilèges insensés que possèdent quelques-uns (genre les indemnités à vie des anciens présidents, 1er ministres etc...
Ce serait déjà un sacré changement) et nous désirons proposer un nouveau modèle aux générations futures avant qu'il ne soit trop tard (s'il ne l'est pas déjà) et nous voulons réaliser cela ensemble afin d'en terminer avec la politique du Stand-up et les décisions guignolesques qui parsèment notre vie depuis tant d'années.
Faire entendre par exemple que l'écologie n'est pas un parti politique, qu'être un pays marchand d'armes n'est pas en adéquation avec les valeurs humanistes des français, que la destruction du vivant sur nos propres terres n'est plus acceptable, que la pauvreté n'est pas une fatalité, que la conflictualité raisonnée peut amener un débat sain et et inspirer des solutions aux grands défis que ce siècle va poser inévitablement.
Comment est-il possible qu'il y ait un tel décalage entre notre classe politique et ses électeurs? La France est remplie de collectifs et d'associations partout sur le territoire oeuvrant pour plus de justice sociale, d'entraide, et d'amélioration du quotidien pour tous.
Partout des groupements de gens tentent à leur niveau, avec leurs moyens d'aider les autres, de rendre la vie moins dure et souvent ça marche.
Et devinez quoi, quasiment toujours, les politiciens sont hors de ces circuits là et pire, ils vont souvent à l'encontre des efforts des citoyens, soit en supprimant des subventions de ci, de là, soit en votant des lois pour protéger leurs avantages, soit en racontant des mensonges incessants afin de nous faire croire à des lendemains qui chantent, mais qui n'arrivent jamais.
La guerre civique, c'est la résistance des 99% face aux 1%, c'est la capacité à dire non, et à relever le défi d'une vraie politique autrement.
C'est montrer que l'on a compris l'inutilité des urnes tant que le système continuera sur ce modèle et le transformer en impliquant l'ensemble de la société, et non pas quelques nantis bien à l'abri dans leurs bureaux haut-perchés.
Dire stop aux politiciens intéressés uniquement par les multinationales, dire stop aux politiciens manipulés par les lobbys parce qu'ils le veulent bien, parce que ça leur rapporte gros, dire stop à un monde dont nous ne voulons plus, dire stop à....
Drrrrrriiiiiinggggggg!
Mince, les esclaves du réveil-matin que nous sommes viennent de sursauter dans leur lit, c'est lundi, il faut aller bosser, mais c'était super ce rêve qu'on vient de faire!
Comment ça un rêve?
Ah bah oui, c'était un simple rêve, la campagne présidentielle est lancée et nous irons voter ou pas pour encore et toujours les mêmes parce que c'est comme ça, épicétou.
Parce que nous sommes tous atteints du syndrome: "serpent qui se mord la queue", et vous savez quoi? En fait, on aime ça. Et on s'y jette avec allégresse...