DONG DONG DONG DONG DONG DONG...
"L'Essonne a du talent, ses habitants très souvent, ses politiques beaucoup plus rarement"
Le Kave se rebiffe
"L'Essonne a du talent, ses habitants très souvent, ses politiques beaucoup plus rarement"
Le Kave se rebiffe
On est là! Ca y est, vous nous situez ou quoi? |
Attention Ami(e)s Kavistes!
Article localiste, départementaliste, alternativiste!
Article localiste, départementaliste, alternativiste!
Ici c'est...La Sénonie!
Je suis né ici, mes enfants sont nés ici, j'ai été éduqué ici, j'ai souffert ici, j'ai aimé ici, j'ai évolué ici, je travaille ici, je vis ici, et vraisemblablement que je mourrais ici, je suis un icicien, je suis un Essonnien et fier de l'être depuis tant d'années, je suis attaché à ici, mais je me sens citoyen du Monde, juste rattaché au hasard de la vie et de mes origines familiales à cette terre essonnienne. Mais voilà, c'est chez moi ici, chez nous, chez vous quoi.
Je suis né ici, mes enfants sont nés ici, j'ai été éduqué ici, j'ai souffert ici, j'ai aimé ici, j'ai évolué ici, je travaille ici, je vis ici, et vraisemblablement que je mourrais ici, je suis un icicien, je suis un Essonnien et fier de l'être depuis tant d'années, je suis attaché à ici, mais je me sens citoyen du Monde, juste rattaché au hasard de la vie et de mes origines familiales à cette terre essonnienne. Mais voilà, c'est chez moi ici, chez nous, chez vous quoi.
C'est mon chemin de vie ici.
"Le département de l’Essonne est un département français situé au sud de Paris, dans la région Île-de-France, pour partie intégré à l’agglomération parisienne, qui tire son nom de la rivière Essonne dont le cours traverse le territoire selon un axe sud-nord jusqu’à la confluence avec la Seine.
Officiellement créé le 1er janvier 1968 par démembrement de l’ancienne Seine-et-Oise, il porte le code Insee et postal 91, couvre un territoire de 1 804 km2, occupé en 2013 par 1 253 931 habitants, son chef-lieu est installé à Évry, l’État y est représenté par la préfète Josiane Chevalier et son conseil départemental est présidé par François Durovray (Les Républicains).
Ses habitants sont appelés les Essonniens."
Quand à ce pourquoi je vous ai interpellé par le "Ici c'est la Sénonie", c'est parce que c'est la genèse historique du territoire de l'Essonne remontant à nos fameux gaulois (si prisés par un certain humoriste), le département s'appelait aussi anciennement Seine et Oise, juste avant sa dénomination actuelle:
"Le territoire de l’actuel département de l’Essonne fut occupé de façon certaine dès le Néolithique, comme en témoignent les découvertes en divers points du département de silex taillés et l’élévation de menhirs comme dans la forêt de Sénart à Brunoy.
À l’époque gauloise, le territoire était à la frontière entre les domaines des Parisii au nord, des Carnutes au sud-ouest et des Sénons au sud-est.
Des premières villes commencèrent alors à se démarquer, dont Dourdan, réputée pour son activité de poterie. L’invasion romaine permit l’édification d’une multitude de villa rustica sur les plateaux dominant les riches vallées, comme en témoignent les résultats de fouilles archéologiques à Orsay. D’autres villages se transformèrent en oppidum à la croisée des routes, tel Arpajon."
Et voici maintenant l'Essonne vu de la Kave...
Politiquement, nous sommes organisés comme partout, un conseil départemental, une quinzaine d'intercommunalité, 21 cantons, 196 communes.
A la Kave, il y avait eu déjà quelques posts sur l'actualité du département sur différents aspects politiques comme de loisirs et de plaisirs, tout comme d'inquiétudes, de questionnements ou de retour de vieille connaissance et d'autres encore.
Allez, ça donne envie d'aller boxer sur le ring sociétal de la Sénonie...
L'Essonne est un département à double visage, à double face, et ce pour plusieurs raisons, et je m'en vais vous le raconter au comptoir de la Kave avec ma vision d'habitant old school, à la fois attaché à ma région et dépité de l'évolution de celle-ci au cours d'une vie passée...ici...
L'Essonne fait la gueule...ou pas. |
Pour les lecteurs kavistes franciliens, la visualisation est plus aisée, la lecture plus confortable mais pour les autres kavovores de par le Monde, par quoi commencer, comment vous expliquer les qualités et les défauts de notre coin de terre au sud de Paris?
L'Essonne est un territoire divisé en deux parties, presque fracturé, d'un côté le Nord urbanisé, industrialisé et "zonecommercialisé" avec des villes assez importantes dont l'épicentre et la capitale est Evry, fief de Manuel Valls à Mille temps (qui n'est plus Maire là-bas, mais c'est tout comme) avec une vaste densité de population et de béton.
De l'autre le Sud "Rurbain" ou rural, population plus réduite, pavillonnaire, ou simplement trous perdus disposant encore de vastes bois et d'immenses zones agricoles.
La betterave est une des grandes spécialités chez nous!
Cet aspect double face, on le retrouve également dans la vie de la la société civile et politique essonnienne. Plutôt que me lancer dans un fastidieux laius, je vais vous servir ça à la coupe, façon Catch d'un coté le Heel le vilain, de l'autre le Face le gentil, le coté lumineux de la Force en Essonne, et son côté obscur, le double visage d'un double jeu.
Allez en voiture Simone!
Khhhh J'aime la presse web qui parle du côté obscur...ou pas. Khhhhh |
L'Essonne raisonne en bien parfois, fait de belles choses, et c'est à souligner.
Nous vivons dans un département qui a réussi tant bien que mal à préserver un peu de nature, de bois de forêts, de parcs et de lieux où l'on respire.
Nous vivons dans un département qui a réussi tant bien que mal à préserver un peu de nature, de bois de forêts, de parcs et de lieux où l'on respire.
Il y a aussi pas mal de châteaux pour les aficionados monarchistes nostalgiques (hum) et un patrimoine de jadis encore important.
L'Essonne se veut un département dynamique, assez jeune et possédant globalement de bonnes infra-structures à travers tout le territoire.
Nous comptons ainsi quelques fleurons comme Renault, de grosses plateformes industriels, Ikea (lol), le Centre national du Rugby à Marcoussis qui nous sert de base pour aller prendre le mur All black, nous avons aussi une grosse usine Coca cola, ce qui n'est pas négligeable hum...
Le réseau de transports est tout de même conséquent du fait du voisinage direct avec Paname, même si il y aurait à redire sur les aléas des transports en commun pour les Essonniens, et le drame de la gare de Brétigny est encore vivace.
Le réseau routier est vaste, et le département est grand, mine de rien.
L'Essonne se veut un département dynamique, assez jeune et possédant globalement de bonnes infra-structures à travers tout le territoire.
Nous comptons ainsi quelques fleurons comme Renault, de grosses plateformes industriels, Ikea (lol), le Centre national du Rugby à Marcoussis qui nous sert de base pour aller prendre le mur All black, nous avons aussi une grosse usine Coca cola, ce qui n'est pas négligeable hum...
Le réseau de transports est tout de même conséquent du fait du voisinage direct avec Paname, même si il y aurait à redire sur les aléas des transports en commun pour les Essonniens, et le drame de la gare de Brétigny est encore vivace.
Le réseau routier est vaste, et le département est grand, mine de rien.
Ce qui est bien chez nous, c'est que nous sommes un territoire cosmopolite, éclectique, multi-ethnique, où il y a une effervescence d'associations, de collectifs et de réseaux interagissant les uns entre les autres pour créer ce tourbillon de vie si typique à la région parisienne.
Radios, cinémas, salle de Théâtre ou de concert, festivals, expositions, artistes, activistes, musiciens, sportifs, centres culturels, maisons d'associations, maisons de quartier, centres sociaux, tout cela ne manque pas ici, mais il peut toujours y avoir mieux.
Tout ceci se mélange, et forme cette population de l'Essonne diverse et diversifiée.
La proximité avec la Grande Dame Capitale donne une belle palette de choix pour diverses activités de tout ordre que ce soit, et beaucoup d'élus locaux se battent quand même pour préserver malgré tout une forme de vie paisible dans un département en proie à de nombreux problèmes par ailleurs.
Le paysage sociétal humain est là lui aussi, et souvent de belle manière, une vie culturelle et sociale riche, un tissu économique important, des liens associatifs forts, et une population issue de la diversité mondiale, l'Essonne peut être à son échelle une représentation bigarrée de la société multicoloré du Monde, rien que ça!
Radios, cinémas, salle de Théâtre ou de concert, festivals, expositions, artistes, activistes, musiciens, sportifs, centres culturels, maisons d'associations, maisons de quartier, centres sociaux, tout cela ne manque pas ici, mais il peut toujours y avoir mieux.
Tout ceci se mélange, et forme cette population de l'Essonne diverse et diversifiée.
La proximité avec la Grande Dame Capitale donne une belle palette de choix pour diverses activités de tout ordre que ce soit, et beaucoup d'élus locaux se battent quand même pour préserver malgré tout une forme de vie paisible dans un département en proie à de nombreux problèmes par ailleurs.
Le paysage sociétal humain est là lui aussi, et souvent de belle manière, une vie culturelle et sociale riche, un tissu économique important, des liens associatifs forts, et une population issue de la diversité mondiale, l'Essonne peut être à son échelle une représentation bigarrée de la société multicoloré du Monde, rien que ça!
Vous voilà envahis par une vague de positivité et de bienveillance sur mon pays, ça s'est fait...
...Ou pas. |
Le Côté Obscur
Vous avez aimé le coté lumineux? You will love the dark side of the moon...
L'Essonne est sous le feu de l'actualité en ce moment, l'Essonne résonne de bien mauvaise manière dans les médias mainstream.
L'Essonne résonne de villes connues du grand public pour les événements tragiques qui s'y déroulent ces dernières années, Grigny, Etampes, Viry, Corbeil , Evry, etc etc, la liste est longue des faits divers impliquant notre coin, et ces répercussions touchent tout le monde.
Emeutes, insécurité dans les grands ensembles, violences des jeunes, violences de la Police, Fous embrigadés devenus terroristes et nous collant de facto une étiquette de "département radicalisé" depuis 2015, injustice sociale, chômage récurrent, entassement des populations dans des cités délaissées, politique de la Ville sans aucune réflexion sur l'environnement naturel et de l'urbanisation à marche forcée, pollution aggravée et dangereuse, jeunesse désabusée et précarisée (Et ce thème de la jeunesse de l'Essonne sera abordé dans un autre article prochainement sur vos écrans Kavistes),
La promiscuité avec Paris est là, pour le coup plutôt néfaste, entre l'aéroport d'Orly, l'autoroute A6 et autres gros axes routiers, les zones d'usines et d'entreprises, l'air vicié que nous respirons chaque jour un peu plus est une réalité quotidienne pour les Essonniens.
Et là c'est le drame, j'ai vu...
L'Essonne est sous le feu de l'actualité en ce moment, l'Essonne résonne de bien mauvaise manière dans les médias mainstream.
L'Essonne résonne de villes connues du grand public pour les événements tragiques qui s'y déroulent ces dernières années, Grigny, Etampes, Viry, Corbeil , Evry, etc etc, la liste est longue des faits divers impliquant notre coin, et ces répercussions touchent tout le monde.
Emeutes, insécurité dans les grands ensembles, violences des jeunes, violences de la Police, Fous embrigadés devenus terroristes et nous collant de facto une étiquette de "département radicalisé" depuis 2015, injustice sociale, chômage récurrent, entassement des populations dans des cités délaissées, politique de la Ville sans aucune réflexion sur l'environnement naturel et de l'urbanisation à marche forcée, pollution aggravée et dangereuse, jeunesse désabusée et précarisée (Et ce thème de la jeunesse de l'Essonne sera abordé dans un autre article prochainement sur vos écrans Kavistes),
La promiscuité avec Paris est là, pour le coup plutôt néfaste, entre l'aéroport d'Orly, l'autoroute A6 et autres gros axes routiers, les zones d'usines et d'entreprises, l'air vicié que nous respirons chaque jour un peu plus est une réalité quotidienne pour les Essonniens.
Et là c'est le drame, j'ai vu...
...j'ai vu ce département changer au fur et à mesure des décennies et j'ai vieilli avec lui.
J'ai vu le déséquilibre se créer progressivement entre le sud rural et le nord urbain, les différences de traitement et de moyen selon la taille de votre commune, l'inégalité entre les écoles avec d'un côté des établissements surchargés, et de l'autre des enseignants débordés par l'explosion démographique. Nous faisons face à une population toujours plus importante, mais le département n'a pas grandi avec eux, il a plutôt entassé encore et encore dans nos fameuses Técis honnies de la bonne société et en paye maintenant cash les conséquences.
J'ai vu les prix de l'immobilier flambés, se loger en Essonne est devenu un casse-tête financier dramatique, le mal-logement fait aussi partie du décor, et on ne va même pas parler du prix pour se nourrir correctement, c'est pareil qu'ailleurs. Et les impôts locaux ici sont tout à l'image du reste, on est pas mieux lotis...
J'ai vu sa population se paupériser, s'installer dans des cités dortoirs, avoir de plus en plus de mal à boucler ses fins de mois, le travail précaire s'installant, la nouvelle classe de travailleurs pauvres ramant pour survivre, le chômage gangrenant petit à petit le marché du travail comme toute la région Ile de France et le pays tout entier avec.
J'ai vu l'éducation populaire réduite à sa plus simple expression, au moment où on en aurait le plus besoin, au moment où il faut reconquérir ces quartiers avec d'autres discours, d'autres envies, d'autres projets que l'horizon indépassable que l'on nous propose sans cesse.
J'ai vu les chiffres nationaux du chômage ce mois-ci, et l'Essonne fait à nouveau partie de la charrette dans les grandes largeurs.
Les jeunes et les anciens de plus de cinquante ans sont encore largement touchés par cette nouvelle de chômage dans le département.
Si vous ajoutez la misère sociale de beaucoup de quartiers, plus la désespérance de notre jeunesse, vous obtiendrez un cocktail peu sympathique, prêt à tonner et détonner.
J'ai vu s'érigé la prison de Fleury-Mérogis finie en 1968, grossissant à vue d'oeil au fil du temps et devenue énorme, connaissant une surpopulation endémique. La plus grande taule d'Europe est chez nous, et l'univers carcéral est impitoyable, alors je n'ose imaginer l'avenir...
J'ai vu ce territoire se bétonner, s'enferrer dans une croissance économique qui donne ses résultats aujourd'hui, et c'est pas brillant brillant...
J'ai vu les difficultés sociales des anciens, des seniors, des jeunes, des personnels médicaux, des petites gens, des Gueux, quoi! Tous ceux qui doivent avaler la pilule au jour le jour, et réussir à subsister coûte que coûte.
J'ai vu ça, car je vis parmi vous, je suis vous, citoyen lambda anonyme perdu dans la masse.
J'ai vu les subventions aux communes réduites drastiquement, services publics en souffrance, secteur privé en difficulté, et marché de l'emploi dans le même marasme qu'ailleurs, alors que l'on était pas sensé être une région dynamique dans le paragraphe côté lumineux?
Je suis perdu, je suis foutu, je ne comprends plus...
J'ai vu la dégradation des rapports entre les gens, de la méfiance généralisée, du désaveu envers les politiciens, et l'incapacité à stopper la grosse cavalerie de la croissance à tout prix, de la compétition à outrance entre chacun, et la société moderne actuelle de l'Essonne n'est que l'un des reflets du miroir français.
J'ai vu les gouvernances se succéder à la tête du département avec de bonnes et mauvaises choses, mais faire toujours plus avec de moins en moins n'est pas aisée, et nous n'échappons pas aux problèmes.
Mais comme partout, les guerres internes politiques parasitent le débat, occultent les vrais problèmes, et ne font pas avancer le schmilblick. Nous ronronnons alors que la situation serait plutôt du genre...urgente non?
J'ai vu les paysans vendre leurs terrains parcelle après parcelle pour laisser la place aux supermarchés, et aussi contribuer à l'extension des récoltes avec les épandages pour plus de productivité. J'ai longtemps vécu à côté d'un champ et je peux vous dire que les pesticides, c'est fou comme ça tue les mouches chez soi...hum.
J'ai vu hier aux informations nationales un département stigmatisé avec une kyrielle de reportages sur les "problèmes de l'Essonne et sa vague de criminalité lié aux jeunes, au terrorisme, à la haine de la police, aux quartiers défavorisés et abandonnés de la république et bla bla bla".
Tout cela est vrai, mais il se passe d'autres choses ici dont on ne parle jamais.
Cet endroit a du potentiel et du talent, et doit, comme partout ailleurs, faire partie du processus de transition et de réenchantement.
Dans l'Essonne, les forces de l'ordre veulent reconquérir le terrain. (lien à lire;)) Ce n'est pas de forces de polices supplémentaires dont nous avons besoin, nous avons besoin d'humanité retrouvée, d'écoute et d'entraide, d'alternative citoyenne, d'éducateurs sur le terrain, nous avons besoin d'une vraie politique jeunesse, d'une réelle politique sociale.
Aidons-nous nous-mêmes en palliant à la dérive des jeunes en tentant de changer le cours des choses auprès d'eux, même si ce sera long et difficile. Tentons des choses nouvelles pour répondre aux attentes des gens perdus de notre territoire.
Ce serait beau que mon département soit novateur et alternatif...mais c'est pas gagné...
Alors oui, l'Essonne résonne et déraisonne, et parfois, je ne suis plus sûr de ce que je vois ou je verrai dans l'avenir, je ne reconnais plus trop l'endroit où j'ai passé mon enfance, et j'ai beau le sillonner en long en large et en travers au quotidien, je suis toujours attristé de voir le paysage urbain si transformé et le tournant négatif vers lequel se tourne (s'enfonce?) mon département sur tant de plans, qu'ils soient humains, économiques, écologiques, sociaux, ou professionnelles.
Mais ainsi l'ont voulu les décideurs, les pontes, les élus durant ces dernières décennies.
Et ainsi avons-nous aussi contribuez, nous les gens, We the People, à cette mutation du 20ème au 21ème siècle et à ce basculement du département que beaucoup d'entre nous n'imaginaient pas au début des années 80, un basculement bien sombre ma foi.
Souvent, je dis que notre génération a échoué, c'est valable au niveau local aussi.
Nous sommes tous responsables, je le suis tout autant.
Nous sommes la banlieue, et nous devons nous faire entendre, faire résonner notre indignation, et raisonner nos "élites" pour qu'enfin nos avis soient pris en compte, nous ne sommes pas seuls à penser que nous avons été oubliés sur le chemin de leur croissance économique infinie.
Sans nous, rien ne se fera.
YES OUI KAVE.
Liliane, fais les valises, on rentre à Paris...ou pas.
J'ai vu le déséquilibre se créer progressivement entre le sud rural et le nord urbain, les différences de traitement et de moyen selon la taille de votre commune, l'inégalité entre les écoles avec d'un côté des établissements surchargés, et de l'autre des enseignants débordés par l'explosion démographique. Nous faisons face à une population toujours plus importante, mais le département n'a pas grandi avec eux, il a plutôt entassé encore et encore dans nos fameuses Técis honnies de la bonne société et en paye maintenant cash les conséquences.
J'ai vu les prix de l'immobilier flambés, se loger en Essonne est devenu un casse-tête financier dramatique, le mal-logement fait aussi partie du décor, et on ne va même pas parler du prix pour se nourrir correctement, c'est pareil qu'ailleurs. Et les impôts locaux ici sont tout à l'image du reste, on est pas mieux lotis...
J'ai vu sa population se paupériser, s'installer dans des cités dortoirs, avoir de plus en plus de mal à boucler ses fins de mois, le travail précaire s'installant, la nouvelle classe de travailleurs pauvres ramant pour survivre, le chômage gangrenant petit à petit le marché du travail comme toute la région Ile de France et le pays tout entier avec.
J'ai vu l'éducation populaire réduite à sa plus simple expression, au moment où on en aurait le plus besoin, au moment où il faut reconquérir ces quartiers avec d'autres discours, d'autres envies, d'autres projets que l'horizon indépassable que l'on nous propose sans cesse.
J'ai vu les chiffres nationaux du chômage ce mois-ci, et l'Essonne fait à nouveau partie de la charrette dans les grandes largeurs.
Les jeunes et les anciens de plus de cinquante ans sont encore largement touchés par cette nouvelle de chômage dans le département.
Si vous ajoutez la misère sociale de beaucoup de quartiers, plus la désespérance de notre jeunesse, vous obtiendrez un cocktail peu sympathique, prêt à tonner et détonner.
J'ai vu s'érigé la prison de Fleury-Mérogis finie en 1968, grossissant à vue d'oeil au fil du temps et devenue énorme, connaissant une surpopulation endémique. La plus grande taule d'Europe est chez nous, et l'univers carcéral est impitoyable, alors je n'ose imaginer l'avenir...
J'ai vu ce territoire se bétonner, s'enferrer dans une croissance économique qui donne ses résultats aujourd'hui, et c'est pas brillant brillant...
J'ai vu les difficultés sociales des anciens, des seniors, des jeunes, des personnels médicaux, des petites gens, des Gueux, quoi! Tous ceux qui doivent avaler la pilule au jour le jour, et réussir à subsister coûte que coûte.
J'ai vu ça, car je vis parmi vous, je suis vous, citoyen lambda anonyme perdu dans la masse.
J'ai vu les subventions aux communes réduites drastiquement, services publics en souffrance, secteur privé en difficulté, et marché de l'emploi dans le même marasme qu'ailleurs, alors que l'on était pas sensé être une région dynamique dans le paragraphe côté lumineux?
Je suis perdu, je suis foutu, je ne comprends plus...
J'ai vu la dégradation des rapports entre les gens, de la méfiance généralisée, du désaveu envers les politiciens, et l'incapacité à stopper la grosse cavalerie de la croissance à tout prix, de la compétition à outrance entre chacun, et la société moderne actuelle de l'Essonne n'est que l'un des reflets du miroir français.
J'ai vu les gouvernances se succéder à la tête du département avec de bonnes et mauvaises choses, mais faire toujours plus avec de moins en moins n'est pas aisée, et nous n'échappons pas aux problèmes.
Mais comme partout, les guerres internes politiques parasitent le débat, occultent les vrais problèmes, et ne font pas avancer le schmilblick. Nous ronronnons alors que la situation serait plutôt du genre...urgente non?
J'ai vu les paysans vendre leurs terrains parcelle après parcelle pour laisser la place aux supermarchés, et aussi contribuer à l'extension des récoltes avec les épandages pour plus de productivité. J'ai longtemps vécu à côté d'un champ et je peux vous dire que les pesticides, c'est fou comme ça tue les mouches chez soi...hum.
J'ai vu hier aux informations nationales un département stigmatisé avec une kyrielle de reportages sur les "problèmes de l'Essonne et sa vague de criminalité lié aux jeunes, au terrorisme, à la haine de la police, aux quartiers défavorisés et abandonnés de la république et bla bla bla".
Tout cela est vrai, mais il se passe d'autres choses ici dont on ne parle jamais.
Cet endroit a du potentiel et du talent, et doit, comme partout ailleurs, faire partie du processus de transition et de réenchantement.
Dans l'Essonne, les forces de l'ordre veulent reconquérir le terrain. (lien à lire;)) Ce n'est pas de forces de polices supplémentaires dont nous avons besoin, nous avons besoin d'humanité retrouvée, d'écoute et d'entraide, d'alternative citoyenne, d'éducateurs sur le terrain, nous avons besoin d'une vraie politique jeunesse, d'une réelle politique sociale.
Aidons-nous nous-mêmes en palliant à la dérive des jeunes en tentant de changer le cours des choses auprès d'eux, même si ce sera long et difficile. Tentons des choses nouvelles pour répondre aux attentes des gens perdus de notre territoire.
Ce serait beau que mon département soit novateur et alternatif...mais c'est pas gagné...
Alors oui, l'Essonne résonne et déraisonne, et parfois, je ne suis plus sûr de ce que je vois ou je verrai dans l'avenir, je ne reconnais plus trop l'endroit où j'ai passé mon enfance, et j'ai beau le sillonner en long en large et en travers au quotidien, je suis toujours attristé de voir le paysage urbain si transformé et le tournant négatif vers lequel se tourne (s'enfonce?) mon département sur tant de plans, qu'ils soient humains, économiques, écologiques, sociaux, ou professionnelles.
Mais ainsi l'ont voulu les décideurs, les pontes, les élus durant ces dernières décennies.
Et ainsi avons-nous aussi contribuez, nous les gens, We the People, à cette mutation du 20ème au 21ème siècle et à ce basculement du département que beaucoup d'entre nous n'imaginaient pas au début des années 80, un basculement bien sombre ma foi.
Souvent, je dis que notre génération a échoué, c'est valable au niveau local aussi.
Nous sommes tous responsables, je le suis tout autant.
Nous sommes la banlieue, et nous devons nous faire entendre, faire résonner notre indignation, et raisonner nos "élites" pour qu'enfin nos avis soient pris en compte, nous ne sommes pas seuls à penser que nous avons été oubliés sur le chemin de leur croissance économique infinie.
Sans nous, rien ne se fera.
YES OUI KAVE.
Liliane, fais les valises, on rentre à Paris...ou pas.
Ami(e)s Kavovores, rendez-vous pour un prochain post au comptoir de la Kave...
...Ou pas...