"Je suis riche de pauvreté, ils sont pauvres de richesse" Roger Chomeaux, dit Chomo
Feu Chomo, un artiste écologiste qui a la particularité d'avoir vécu une très grande partie de sa vie à Achères la Forêt, mais littéralement dans la forêt de Fontainebleau, peintre, sculpteur, penseur, écrivain, cinéaste, ce touche à tout avait un univers bien à lui, mais le plus simple, c'est d'aller sur le lien de son site, c'est ici ;)
La Kave se contente de vous retranscrire ici quelques paragraphes ainsi que le texte "Avoir la maladie du vide" issus du site et quelques photos pour aiguiser votre curiosité.
Voici le lien vers un article récent du parisien consacré au "village" dans la forêt que Chomo avait crée et façonné.
Allez sur le site de l'artiste lire et voir son oeuvre pour en découvrir plus à propos de cet homme atypique qui disait en connaissance de cause:
Voici le lien vers un article récent du parisien consacré au "village" dans la forêt que Chomo avait crée et façonné.
Allez sur le site de l'artiste lire et voir son oeuvre pour en découvrir plus à propos de cet homme atypique qui disait en connaissance de cause:
"L’illuminé, c’est celui qui croit à l’impossible"
La pauvreté assumée de Chomo lui procure la plus grande indépendance dans ses recherches esthétiques, loin du monde parisien de l’art marchand et des galeries, qu’il critiquait d’ailleurs ouvertement. Écologiste avant l'heure, gardien d'abeilles, il possèdera jusqu'à vingt ruches ; il travaille le bois, le feu. Le chemin qui conduit à son domaine, où il travaille à ciel ouvert, est constellé d'écriteaux. le sculpteur devient cinéaste expérimental avec son film Le Débarquement spirituel.
Chez Chomo |
Roger Chomeaux, dit « Chomo », artiste pluridisciplinaire aujourd’hui disparu, a voué sa vie à la création.
Son travail hors des circuits traditionnels de l’art utilisait essentiellement pour ingrédients des matériaux de récupération les plus divers, qu’il allait chercher dans les décharges environnantes ou dans les sous-bois.
Pendant la plus grande partie de sa vie, seul sur une parcelle de la forêt de Fontainebleau, vivant en ascète, dans des conditions très rudes et dans le plus grand dénuement, Chomo bâtit ce qu’il nomme le "Village d'Art Préludien", son monde à lui.
Ce microcosme est constitué d’un ensemble de bâtisses, composé de « L'Eglise des Pauvres », du « Sanctuaire des Bois brûlés » et du « Refuge », des constructions destinées à abriter ses nombreuses sculptures et peintures.
Reclu dans son univers, Chomo a refait le monde à sa manière, un monde parallèle où la création est omniprésente, alimentée d’énergies invisibles.
“Je suis gouverné par les forces cosmiques” déclarait-il.
Chomo meurt en 1999 au milieu de ses œuvres, veillé par sa seconde épouse. Dix ans après sa mort, la Halle Saint Pierre organise sa première grande rétrospective.
Désormais, seuls les bâtiments sont conservés dans la forêt, toutes les autres œuvres étant stockées ailleurs.
"Avoir la maladie du vide" par Chomo
Texte dicté spontanément pour répondre à la question « Votre représentation du Vide ? », thème du numéro spécial de la revue VRAC démesure-apocalypse en mai-juin 1979. Traduction en « langage académique et pédant » du langage « phonique, sans pluriels et sans verbes » de Chomo.
Le vide ?
Combien de mots inutiles qui paralysent l’évolution du corps-esprit de l’homme ! Dès l’instant où vous prononcez ce mot, l’apparence du vide est déjà meublée. Ce mot ridicule créé par un dictionnaire imbécile peut-être pour compliquer la compréhension des simples – le vide – n’existe pas, pas plus que le mot, plus grossier encore, d’athée.
Tous ces mots non usuels compliquent et altèrent profondément la vie intérieure. Ils se martyrisent les uns les autres, provoquent le Chaos. Ils sont juste bons et utilisés par France-Culture pour meubler les cervelles vides des mannequins à chemises trop blanches pour être utiles !
Voyez aussi ce très beau mot sorti de je ne sais quel moule industriel de la pensée enrégimentée, voyez quelle richesse, quelle consommation inutile de lettres : alphabétisation ! 14 lettres qui précisent bien leur pauvreté.
Parlons aussi du mot hasard ! Il est utilisé et gaspillé toute la journée par ces soi-disant intellectuels. Il faudrait leur distribuer des bavettes ! Comme ils ne peuvent pas répondre aux questions qu’on leur pose, ils foutent ça sur le dos du hasard. Le hasard n’existe pas, tout est bien ordonné dans l’invisible.
Revenons au mot vide, puisque c’est le sujet à traiter à ce jour. Le vide est issu du raisonnement. Ce mot n’a pas cours au-delà de la frontière humaine. Quand il est prononcé, il amoindrit tout sur son passage. Il est frère du raisonnement qui de sa sale patte salit l’harmonie universelle.
Parlez, écrivez phonétiquement comme vous buvez, comme vous mangez, comme vous faites l’amour !
La bonne heure, si il en reste sur cette terre, elle est dans la patience de l’arbre qui n’a pas d’intestin et qui souvent inquiète l’homme, ce sale animal qui a tant de besoins.
Vous avez cultivé le spectre du vide, vous l’avez élevé, nourri, il est là qui vous attend. Vous allez tous y pourrir.
CHOMO
réponse spontanée
ART PRELUDIEN
culture totale de la sensibilité